Département Ukraine 

Séminaire de recherche : Comment aider les Églises chrétiennes orthodoxes à se réformer et à contribuer à la paix

Responsable du Département : Antoine Arjakovsky

En savoir plus 


Descriptif

Le département « Ukraine » a été créé en 2023. Il a donné lieu à un premier séminaire de recherche dédié aux questions suivantes : « Comment soutenir l’Ukraine et reconstruire la paix en Europe ? ». Ce séminaire s’est déroulé en partenariat avec le Collège des Bernardins et en association avec plusieurs laboratoires de recherches et associations liées à l’Ukraine. Il a abouti à une note de synthèse formulant 18 propositions précises à découvrir sur cette page. 

Responsable du département 

 Antoine Arjakovsky est docteur en histoire, codirecteur du département de recherche « Politique et Religions » du Collège des Bernardins, fondateur de l'Institut d'études oecuméniques de Lviv (Ukraine) et administrateur de la Plateforme de la mémoire et de la conscience européenne. Il est l'auteur d'une quinzaine de livres dont  " Pour sortir de la guerre" aux éditions DDB , 2023. Il est le responsable du département Ukraine de l'Institut chrétiens d'Orient. 


Projet de recherche 

La recherche conjointe menée en 2023-2024 par l’Institut Chrétiens d’Orient, le Collège des Bernardins et plusieurs institutions de recherche portait sur les moyens de soutenir l’Ukraine et de construire la paix. Dans un premier temps 18 propositions ont été formulées en juin 2023

https://www.yumpu.com/fr/document/read/68275924/livre-cdb-prop-ukraine-web 

Dans un second temps, on a étudié le rôle spécifique des Eglises en Ukraine et dans le monde dans ce processus. En juin 2024, 9 autres propositions ont été adoptées puis publiées dans un livre publié chez L’Harmattan : https://www.yumpu.com/fr/document/read/68716854/propositions-ukraine  


Il a été convenu de poursuivre la recherche en 2025 par une réflexion sur l’aide possible à accorder aux Eglises chrétien orthodoxes souhaitant se réformer et contribuer à la paix. En effet, de plus en plus de personnalités orthodoxes prennent conscience de la responsabilité spécifique des Eglises orthodoxes dans la guerre russo-ukrainienne. Ces Eglises ne sont pas parvenues à s’entendre sur le statut ecclésial de l’Eglise orthodoxe en Ukraine depuis l’indépendance de l’Ukraine en 1991. De plus, le patriarcat de Moscou a rompu la communion avec le patriarcat œcuménique de Constantinople après que celui-ci ait fini par reconnaître l’autocéphalie de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine en 2018. En outre, un certain nombre d’experts considèrent que les problèmes de l’Eglise orthodoxe sont plus profonds encore que les différends ecclésiologiques. Ils concernent également des questions de doctrine, d’historiographie, de mission, de vie liturgique et de théologie du politique.

Il est important d’étudier de plus près les causes de cette crise d’identité de l’Eglise orthodoxe et de tenter d’apporter des réponses. La crise du monde orthodoxe concerne toute l’Eglise universelle et a des conséquences géopolitiques et civilisationnelles débordant largement le cadre ecclésial et géographique de l’Europe orientale. L’expérience du mouvement œcuménique pourra être utile. Dans le passé, d’autres Eglises chrétiennes ont connu des crises profondes dont elles ont pu sortir grâce à un travail de repentir et de réforme intellectuelle et avec le soutien d’autres Eglises chrétiennes.

L’objectif du séminaire de recherche initié par le Collège des Bernardins et l’Institut chrétiens d’Orient en partenariat avec la Commission théologique du vicariat de l’Eglise orthodoxe en France, l’Eglise gréco-catholique ukrainienne en France et l’ACER-MJO (Mouvement de Jeunesse Orthodoxe), est d’une part, d’apporter un diagnostic précis des maladies qui affectent l’Eglise orthodoxe, et d’autre part, de réfléchir à des voies possibles de guérison et à des moyens concrets de réforme et de construction de la paix. Ce travail de recherche sera présenté lors d’une conférence publique au Collège des Bernardins le 19 juin 2025 et fera l’objet d’une publication.

Programme du séminaire 



Jeudi 6 mars 2025, 17h30-20h00 *  : La crise de l’Eglise orthodoxe et sa nécessaire réforme

L’Eglise chrétienne orthodoxe traverse une crise profonde, ce que révèle notamment la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine avec le soutien du patriarcat de Moscou. Cette crise est aussi marquée par le schisme existant en Ukraine entre deux Eglises orthodoxes. Y a-t-il en Ukraine, notamment au sein de l’Eglise orthodoxe ukrainienne (Eglise affirmant avoir coupé les liens juridictionnels avec le patriarcat de Moscou), des voies possibles de sortie de crise, dans l’épiscopat, chez les prêtres et les laïcs ? Comment le renouveau de la théologie orthodoxe qui s’est produit à Paris au XXe siècle peut-il contribuer à soigner les plaies de l’Eglise russe ?

17h30- 18h30 : Introduction par Antoine Arjakovsky, suivi de deux interventions du p. Wladimir Yaguello, recteur de la paroisse orthodoxe Notre Dame du Signe à Paris et du p. Antoni Serguieievskyi, recteur de la paroisse orthodoxe de Toulon.
18h30-19h30 : Discussion et propositions conclusives
19h30-20h00 : verre de l’amitié.


Jeudi 20 mars 2025, 17h30-20h00 *  : Quel nouveau récit pour l’Eglise orthodoxe ?

Le récit triomphaliste de « L’Orthodoxie », autrefois critiqué par le père Alexandre Schmemann, a conduit à de véritables impasses. La réforme de l’Eglise orthodoxe n’est possible que sur la base d’un nouveau récit, pleinement historique et œcuménique des Eglises chrétiennes orientales. La redécouverte des différents sens de l’orthodoxie de la foi chrétienne et du développement historique réel des Eglises orientales pourrait contribuer à dénouer l’actuelle guerre mémorielle entre la Russie et l’Ukraine.

17h30- 18h30 : Introduction par Antoine Arjakovsky, suivi de deux interventions du p. Andrei Khordochkine, prêtre de la paroisse orthodoxe à Tilburg (intervention en anglais) et du p. Alexei Uminsky, prêtre de la paroisse orthodoxe Notre Dame du Signe à Paris.
18h30-19h30 : Discussion et propositions conclusives
19h30-20h00 : verre de l’amitié.


Jeudi 3 avril 2025, 17h30-20h00 * :  L’Eglise orthodoxe a-t-elle un problème avec le droit ?

L’avènement de certaines formes de fondamentalisme dans l’Eglise orthodoxe est la conséquence de la cristallisation de la conscience orthodoxe à l’époque byzantine et impériale. Sur un plan externe le renouveau théologique de l’Ecole de Paris favorise-t-il une nouvelle théologie du politique intégrant les caractéristiques majeures d’un Etat de droit ? Sur un plan interne, le droit canon de l’Eglise gréco-catholique ukrainienne pourrait-il représenter aussi une source de renouveau pour l’Eglise orthodoxe ?

17h30- 18h30 : Introduction par Antoine Arjakovsky, suivi de deux interventions de Constantin Vetochnikov, Ingénieur d'études à la Bibliothèque byzantine du Collège de France et du p. Ihor Rantsya, vicaire épiscopal de l’Eglise gréco-catholique ukrainienne.
18h30-19h30 : Discussion et propositions conclusives
19h30-20h00 : verre de l’amitié.


Jeudi 22 mai 2025, 17h30-20h00 *  : L’Eglise orthodoxe est-elle en mesure de participer à un synode œcuménique sur la mission et l’évangélisation ?


L’Eglise orthodoxe participe depuis de longues années au Conseil œcuménique des Eglises et a signé en 2012 à Kolymbari une importante déclaration sur la mission et l’évangélisation : « Ensemble vers la vie : Mission et évangélisation dans des contextes en évolution ». Face à l’ecclésiologie exclusiviste et prosélyte encore largement dominante dans le monde orthodoxe, ce texte présente une ecclésiologie sacramentelle, missionnaire, eschatologique et œcuménique, tournée vers l’avènement du Royaume de de Dieu sur la terre, fondée sur la participation de tous les baptisés et ouverte à tous les êtres humains de bonne volonté. L’expérience des fraternités locales, spirituelles et inclusives doit également être étudié (comme celui de la Fraternité de la Sagesse en Ukraine). 

17h30- 18h30 : Introduction par Antoine Arjakovsky, suivi de deux interventions du p. Gueorgi Kovalenko, recteur de l’université orthodoxe sainte Sophie de Kyiv (intervention en ukrainien avec traduction), et du p. Alexis Struve, vicaire épiscopal et recteur de la paroisse orthodoxe St Basile le Grand et Alexis le Juste à Nantes.
18h30-19h30 : Discussion et propositions conclusives
19h30-20h00 : verre de l’amitié.


Jeudi 12 juin 2025, 17h30-20h00 *  : L’Eglise orthodoxe est-elle prête à adopter une réforme liturgique ?


L’Eglise orthodoxe souffre aujourd’hui d’une crainte pathologique de « ce » monde au point de refuser de s’incarner en bien des domaines de la vie « du » monde. Certaines Eglises, comme en Russie et en Ukraine, craignent même de prier dans la langue de leurs fidèles. Cependant un renouveau de la théologie liturgique a été initié au concile de l’Eglise russe en 1917 et des propositions de réforme du calendrier liturgique ont été envisagées pour le concile pan-orthodoxe de 2016 (avant que cette question soit retirée de l’ordre du jour).

17h30- 18h30 : Introduction par Antoine Arjakovsky, suivi de deux interventions du p. Georges Ashkov, recteur de la paroisse orthodoxe de Biarritz, et du p. Viatcheslav Rubski, prêtre de l’Eglise orthodoxe ukrainienne (ex PM) à Odessa, docteur en philosophie, théologien et professeur de psychologie à l’université nationale (intervention en russe avec traduction).
18h30-19h30 : Discussion et propositions conclusives
19h30-20h00 : verre de l’amitié.


Jeudi 19 juin 2025 de 19h à 22h  : Evénement ouvert au grand public : Comment aider les Eglises orthodoxes à se réformer et à contribuer à la paix ?

L’Eglise orthodoxe ne pourra accomplir sa réforme que de façon conciliaire, avec les Eglises orthodoxes qui seront prêtes à sortir du logiciel ultra-confessionnel, nationaliste et impérialiste. Compte-tenu de la crise actuelle des Eglises orthodoxes, ce processus conciliaire n’a aucune chance d’aboutir selon le seul modèle hiérarchique et clérical. Il devra se dérouler sur des bases évangéliques, participatives, inclusives et œcuméniques. L’outil numérique s’il est bien employé pourra être utile. Mais surtout ces Eglises devront retrouver le sens de la Tradition vivante. Certaines grandes figures du XXe siècle au sein de l’Eglise orthodoxe, comme le père Serge Boulgakov, le père Alexandre Men’, Yevhen Sverstiouk, Olivier Clément et Elisabeth Behr-Sigel ont montré la voie. Le programme de cette soirée sera communiqué à la fin du mois de mai.


Les séances du séminaire sont gratuites et auront lieu au Collège des Bernardins, 20 rue de Poissy, Paris. Elles auront lieu en plusieurs langues et seront accessibles en présentiel et à distance. Elles seront modérées par Antoine Arjakovsky, directeur de recherches au Collège des Bernardins et directeur du département de recherche « Ukraine » à l’Institut Chrétiens d’Orient.  Même si le séminaire est gratuite, l'inscription est obligatoire au 5 séances.  

Courriel : contact@institutchretiensdorient.com 

Informations pratiques

Code séminaire : 24-U-sem

Calendrier 2025  

  • 6, 20 mars,

  • 3 avril,

  • 22 mai

  • 12 juin

  • 19 juin (en présence au Collège des Bernardins)

      

Durée du cours 

12h (6 séances de 2h)


En présence (et à distance) au Collège des Bernardins

Horaires 

Jeudi 17h30-20h


'