Comme dans le cas des 3 précédentes guerres mondiales, la cause de l’actuel conflit planétaire en expansion est existentielle, métaphysique. Mais nous ne sommes plus dans une guerre entre Etats impérialistes et Etats républicains, ou entre Etats totalitaires et États démocratiques, ou encore, dans le cas de ce qu'on a appelé à tort la "guerre froide", entre Etats libéraux et Etats communistes.
On est entré dans une 4e guerre mondiale, d’un type nouveau, qui dépasse le combat entre Etats autoritaires et Etats démocratiques. Celle-ci est marquée par un combat, à l’intérieur de chaque Etat, entre d’un côté, des courants post-modernes, qui veulent mettre fin à l’ordre international, fondé sur le principe de souveraineté des nations, en imposant le modèle d'Etat-civilisation, et d’un autre côté, des courants néo-humanistes, qui croient en la possibilité d’un ordre à la fois universel et pluriel fondé sur des principes communs et un droit communautaire et transnational.
Si ce diagnostic est le bon, les voies de sortie de guerre sont les suivantes : une nouvelle politique de la vertu, un nouveau droit international, la redécouverte de la métaphysique œcuménique. Cette approche néo-réaliste conduit à des propositions très concrètes qui seront détaillées dans la seconde partie de la conférence.
Antoine Arjakovsky est directeur du Département Ukraine à l'Institut Chrétiens d'Orient et Directeur de recherche au Collège des Bernardins